Forêts, bois, étangs et bocage herbager de la Fagne et du plateau d’Anor
Carte d’identité du site
Directive Habitats, Faune, Flore (92/43/CEE)
Surface : 1709 hectares
Code Natura 2000 : FR3100511
Date d’approbation du Document d’objectifs
02/09/99
Communes concernées :
-Anor
-Baives
-Clairfayts
-Eppe-sauvage
-Féron
-Fourmies
-Glageon
-Liessies
-Moustier-en-Fagne
-Ramousies
-Sains-du-nord
-Trélon
-Wallers-en-fagne
-Willies
Opérateur et Animateur :
Parc Naturel Régional de l’Avesnois.
Le site de la Fagne de Trélon et du plateau d’Anor est le plus ancien site Natura 2000 du Parc Naturel Régional de l’Avesnois, le Document d’objectifs du site (DOCOB) a été signé par le préfet en 1999.
Il constituait l’un des sites pilotes au niveau national pour la mise en œuvre de la politique Natura 2000.
Il s’étend sur une superficie de 1744 hectares
Le paysage est caractérisé par la présence de nombreuses forêts entrecoupées de vallées ou de prairies et pelouses calcaires ainsi que d’étangs de taille moyenne à vocation touristique ou pisicole.
Ce site est pourvu de nombreux habitats de la directive dont la plupart se situe en limite d’aire de répartition Est. Ce phénomène s’explique par le caractère semi-continental de cette zone vallonnée du territoire du Parc de l’Avesnois.
Une animation est en place sur le site depuis sa création afin d’accompagner les propriétaires et usagers dans la signature des chartes et contrats Natura 2000.
Ce travail est réalisé par le Parc Naturel Régional de l’Avesnois qui a été désigné comme animateur du site.
De 1998 à 2015 c’est ainsi :
-6 contrats ni agricole-ni-forestier.
-11 contrats forestiers.
-15 MAE (Mesures agro-environnementales), 6 CAD (Contrat d’agriculture durable).
-5 chartes Natura 2000.
qui ont été engagés sur le site de la ZSC3100511 « Forêts, bois, étangs et bocage herbager de la Fagne et du plateau d’Anor » pour un montant global d’environ 600 000 €.
– Les principaux enjeux du site.
Les enjeux majeurs d’une gestion durable des habitats sont :
-Les habitats forestiers font partie intégrante de l’économie sylvicole du secteur ; leur préservation est à envisager dans ce cadre, sans omettre la gestion de l’équilibre cynégétique prépondérant à une gestion durable de ces habitats
-Les habitats de milieux ouverts, disséminés sur le territoire, sont liés à un système d’exploitation agricole herbager de type extensif ; leur maintien est donc dépendant de l’activité agricole et de son évolution, et plus généralement de la prise en compte et de la reconnaissance de ces habitats dans le système d’exploitation agricole de la zone,
-Pour les espèces aquatiques, la qualité de l’eau est déterminante pour leur préservation. Cette qualité dépend du maintien de la qualité du réseau hydrographique, elle-même liée à l’activité humaine (particuliers, industriels, agriculteurs….) et notamment, localement, à la problématique d’assainissement (équipement et entretien des équipements existants) en milieu rural.
– Les Habitats.
Riche d’une grande diversité d’habitats, le site 38 comporte deux habitats prairiaux et pelousaires et un habitat forestier au titre de la directive Habitats. Trois de ces habitats sont considérés comme prioritaires (En effet la directive classent certains habitats en habitats prioritaires du fait de leur état de conservation très préoccupant. Les efforts pour leurs maintiens doit être particulièrement important de la part des états européens .)
Ces habitats prioritaires sont :
– Les pelouses sèches semi-naturelles et faciès d’embuissonnement sur calcaires (Festuco Brometalia) (sites d’orchidées remarquables)
Habitat s’exprimant sur des sols calcaires et qui présente une grande diversité floristique avec notamment la présence de nombreuses orchidées,.
Ce milieu découle d’une utilisation agropastorale ou plus précisément du pâturage ovin et des fauches pratiquées jusqu’au milieu du siècle dernier
Il est souvent victime de la recolonisation par la strate arbustive composée d’épineux, de noisetiers ou de frênes qui sévit sur ces parcelles.
Ophrys abeille (Ophrys apifera) orchidée présente sur les pelouses calcaires du site (Photo:SMPNRA.F.Charlet)
– Les pelouses rupicoles calcaire ou basiphiles du Alysso-Sedion albi.
Habitat constitué d’une flore xérophile se développant sur des dalles calcaires et recherchant des conditions de sécheresse pour son développement.
Les plantes caractéristiques de ce type de milieu utilisent des stratégies d’adaptation pour contrer les effets de la chaleur telle que la réduction des surfaces foliaires.
Pelouses calcaires des Monts de Baives (Photo: SMPNRA.F.Charlet)
– Les forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (Alno- Padion, Alnion incanae, Salicion albae)
Il s’agit de boisements d’Aulnes glutineux (Alnus glutinosa) et de Frênes (Fraxinus excelsior) qui se développent dans les vallées du site, ces deux espèces ayant besoin de sols humides pour assurer leur développement.
De nombreuses espèces animales et végétales sont inféodées à cet habitat qui constitue également un excellent épurateur et régulateur des eaux.
Aulnaie-frênaie (Photo: SMPNRA.F.Charlet)
– Les espèces.
La multitude de cours d’eau du site expliquent la présence de nombreuses espèces aquatiques et témoignent de l’importance patrimoniale du réseau hydrographique du site Natura 2000.
Le Chabot (Cottus gobio) fait partie de ces espèces
Il s’agit d’un Poisson reconnaissable à sa tête large et aplatie.
Le chabot commun est indicateur de la bonne qualité des eaux.
Il affectionne les cours d’eaux rapides avec des fonds en graviers grossiers offrant de nombreuses caches.
Les principales menaces pesant sur l’espèce sont la pollution de l’eau et la modification des paramètres du milieu (création de barrages, embâcles…….)
Chabot (Photo: SMPNRA.K.Blanchon)
Les mollusques aquatiques sont également représenté avec la Mulette épaisse (Unio crassus)
La mulette épaisse est un bivalve filtreur qui se nourrit des particules de matières organiques présentes dans l’eau.
Elle affectionne les cours d’eau avec un fond sableux, graveleux ou limoneux. Le courant lui est indispensable mais ne doit pas être trop rapide car il peut affecter cette espèce sédentaire.
En Nord-pas-de-Calais l’Avesnois abrite une grande partie des rares populations régionales, le site a donc un intérêt à jouer dans la conservation de cette espèce.
Mulette épaisse (Photo: SMPNRA.W.Beduchaud)
Concernant les mammifères, les Chauves-souris sont bien représentés puisque le site héberge le Murin de Bechstein (Myotis Bechstein) .
Facilement reconnaissable avec ses oreilles longues et larges, le Murin de Bechstein est une espèce forestière appréciant les forêts de feuillus âgés de 100 à 120 ans.
En région Nord-Pas-de-Calais , cette espèce est majoritairement présente en Avesnois .
Il utilise les cavités arboricoles de son territoire de chasse pour se reposer au cours de la nuit et établir ses colonies de mises bas. Les 2 principales menaces pour cette espèce sont la suppression et la diminution des surfaces boisées en feuillus âgés (>120 ans)
Murin de Bechstein (Photo: SMPNRA.F.Charlet)
En Avesnois nous avons la chance de noter la présence d’un papillon de la directive habitat et protégé au niveau national: le Damier de la succise (Eurodryas aurinia ), rare station régionale (NPDC) avec le boulonnais pour cette espèce.
Papillon se développant généralement sur la Succise des prés (Succisa pratensis) d’où provient une partie de son nom.
Il peut également utiliser d’autres plantes hôtes comme la Knautie des champs (Knautia arvensis) et la Scabieuse colombaire (Scabiosa columbaria).
Il est plutôt inféodé sur le site aux bords de layons forestiers humides ou se développe les plantes hôtes.
Damier de la succise (Photo: SMPNRA.A.Thurette)
– Les activités sur le site.
– Ce secteur présente l’un des taux de boisements les plus importants du département, l’activité sylvicole y est donc prépondérante.
Ensuite nous retrouvons l’agriculture centrée sur l’élevage essentiellement bovin est l’une des activités principales rencontrées sur le site.
Les autres usages concerne principalement les loisirs avec les randonnées vtt ou pédestres ainsi que la chasse ou la pêche.
Exploitation forestière (Photo: SMPNRA.F.Charlet)
Pâturage dans le bocage Avesnois (Photo: SMPNRA.M.Grzemski)